MalgrĂ© une rĂ©putation d’innovateur rapide et agile, Xiaomi n’hĂ©site pas Ă tirer un trait sur certaines technologies qui, jadis, semblaient incontournables dans ses smartphones. Cette stratĂ©gie, loin d’être un simple abandon, traduit une volontĂ© claire d’optimiser l’intĂ©gration de ses appareils dans un Ă©cosystème cohĂ©rent, notamment via HyperOS, le nouveau système unifiĂ© qui standardise l’expĂ©rience sur mobiles, objets connectĂ©s et vĂ©hicules Ă©lectriques. Cependant, pour accompagner cette transition, plusieurs fonctionnalitĂ©s et composantes techniques ont Ă©tĂ© laissĂ©es de cĂ´tĂ©, souvent sans tambour ni trompette, modifiant en profondeur la donne pour les utilisateurs.
Dans les faits, Xiaomi a interrompu le support d’un nombre consĂ©quent de ses anciens modèles, notamment ceux de la sĂ©rie Xiaomi 11, Redmi Note 11 et la tablette Xiaomi Pad 5, afin d’assurer une meilleure stabilitĂ© et compatibilitĂ© avec Android 16 et HyperOS 3. Ce mouvement s’inscrit dans une perspective Ă long terme visant Ă rivaliser avec les Ă©cosystèmes fermĂ©s d’Apple, en promouvant un environnement plus sĂ©curisĂ© et fluide au prix d’un renouvellement plus frĂ©quent des appareils par les utilisateurs. Ces choix, bien que stratĂ©giques, laissent certains utilisateurs face Ă un dilemme : rester avec un smartphone obsolète ou s’orienter vers du matĂ©riel toujours compatible.
Les technologies abandonnées par Xiaomi : quels impacts pour les utilisateurs de smartphones ?
À l’usage, on remarque que Xiaomi n’a pas choisi ces abandons à la légère. Chaque technologie retirée correspond à une logique précise, parfois économique, parfois technique, mais toujours stratégique.

La disparition des prises jack audio et des slots microSD, un pas vers la sobriété technique
Un tournant majeur concerne l’élimination progressive de la prise jack 3.5mm et du slot microSD sur les modèles hauts de gamme. Cette décision s’inspire de tendances établies par la concurrence mais aussi des contraintes d’ingénierie actuelles :
- Optimisation de l’espace interne : les batteries plus volumineuses et systèmes de refroidissement sophistiqués réclament de la place, sacrifiant souvent les ports traditionnels.
- Meilleure résistance à l’eau et la poussière : les ports physiques sont des points faibles pour la certification IP, et leur suppression améliore l’étanchéité.
- Performance accrue du stockage : le stockage interne UFS dépasse désormais nettement les performances offertes par les cartes microSD.
- Écosystème Axé sur le sans fil : la montée en puissance des écouteurs Bluetooth et des solutions cloud réduit la nécessité du jack audio et des extensions de stockage physiques.
| Caractéristique | Avec Jack/MicroSD | Sans Jack/MicroSD |
|---|---|---|
| Protection IP | Plus difficile | Meilleure étanchéité |
| Capacité batterie | Limitée | Plus grande |
| Coût de fabrication | Complexe | Allégé |
| Flexibilité stockage | Étendue | Limitée au cloud |
Sur le papier, la suppression de ces fonctionnalités peut apparaître contraignante, mais dans les faits, elle offre un compromis entre design épuré et solidité des appareils.
La fin des capteurs infrarouges et thermiques : vers une connectivité repensée
Autre retrait notable, celui des capteurs infrarouges et thermiques, naguère utilisés pour piloter des appareils électroménagers ou surveiller la température ambiante. Même si cette option était appréciée des utilisateurs avertis, Xiaomi a préféré recentrer ses efforts sur des solutions plus intégrées via HyperConnect, exploitant les réseaux Wi-Fi, Bluetooth, et bientôt des technologies plus avancées d’IA. Ce choix traduit une vision où les smartphones deviennent des hubs centralisés, mais en se délestant de composants économiquement coûteux et peu exploités dans le quotidien de la majorité.
- Infrarouge : délaissé pour privilégier des commandes plus universelles via Wi-Fi et Bluetooth.
- Capteurs thermiques : jugés trop spécifiques et coûteux face à leur faible usage réel.
- Centralisation IoT : la gestion à distance des appareils se fait désormais via des plateformes unifiées plutôt que par détecteurs embarqués.
Adieu Ă la radio FM : un choix qui divise
La radio FM, autrefois un standard apprécié pour son usage sans connexion internet, a elle aussi disparu discrètement des derniers modèles. Cette disparition peut paraître regrettable pour les amateurs, surtout en situation de mobilité ou dans des zones où le réseau mobile est limité. Néanmoins, Xiaomi s’appuie sur le streaming et les plateformes en ligne pour offrir une alternative moderne, même si cela suppose une dépendance accrue à la couverture réseau.
| Avantages Radio FM | Limites Radio FM |
|---|---|
| Écoute sans données mobiles | Qualité audio inférieure au streaming |
| Faible consommation énergétique | Interface utilisateur datée |
| Indépendance réseau | Pas de fonctionnalités connectées |
| Facilité d’usage | Peu valorisée dans les nouveaux usages numériques |
Un adieu aux caméras pop-up et à la lentille liquide
Sur le plan matériel, Xiaomi a également fermé le chapitre des mécanismes de caméra pop-up, popularisés avec des modèles comme le Mi 9T et le Redmi K20. Ces systèmes motorisés permettaient une expérience plein écran sans encoche, mais se heurtaient à des considérations pratiques majeures :
- L’espace requis en interne nuisait à la capacité batterie.
- La fiabilité mécanique était un point faible pour la robustesse quotidienne.
- La résistance à l’eau était difficile à garantir avec ce type d’ouverture mécanique.
- Les performances de déverrouillage biométrique souffraient de la lenteur du mécanisme.
Parallèlement, la lentille liquide — innovation intrigante visant à combiner zoom macro et téléobjectif — n’a pas trouvé son public. Les coûts élevés et les limites techniques, notamment la taille des capteurs compatibles, ont ralenti son adoption. Xiaomi a recentré ses efforts sur d’autres technologies optiques plus traditionnelles mais éprouvées, privilégiant par exemple des capteurs haute résolution ou des systèmes périscopiques pour le zoom.

L’évolution des interfaces : de MIUI à HyperOS, le saut stratégique
Un autre grand tournant, plus logiciel cette fois, est la transition de MIUI vers HyperOS, annoncée comme un changement plus conceptuel que technique. MiUI, qui fut au départ la vitrine logicielle de Xiaomi, culminait en 2023 avec plus de 500 millions d’utilisateurs actifs. Mais son architecture monolithique montrait ses limites face à la nécessité de faire cohabiter smartphones, objets connectés et voitures électriques au sein d’une même plateforme.
HyperOS est ainsi conçu pour unifier les différents systèmes Xiaomi sous une seule architecture modulaire, favorisant une interopérabilité poussée et un pilotage simplifié des appareils. Cette démarche reflète la volonté de Xiaomi de se positionner comme un acteur majeur dans le vaste écosystème AIoT, et non plus seulement dans le monde du smartphone. Le choix de couper le support logiciel des anciens modèles vise donc à assurer que toutes les machines récentes tournent sous cette plateforme capable, au fil du temps, d’intégrer pleinement les avancées en intelligence artificielle.
Tableau comparatif MIUI vs HyperOS
| Aspect | MIUI | HyperOS |
|---|---|---|
| Mode d’usage | Systèmes smartphones uniquement | Smartphones, IoT, véhicules |
| Interopérabilité | Limitée entre appareils | Totale, optimisée |
| Fonctions IA | Assez basiques | Assistant intelligent avancé |
| Mise à jour | Fragments de versions diverses | Unifiée et cohérente |
Ce renouvellement lourd impacte évidemment la durée de vie des appareils, car seul un matériel récent peut assurer une compatibilité optimale avec HyperOS. Cela coïncide avec la croisade de Xiaomi pour proposer un écosystème technologique moderne, performant et sécurisé, mais implique à la fois engagement et investissements pour les consommateurs.

En bref : points clés sur les technologies abandonnées par Xiaomi
- Suppression du jack audio et microSD pour améliorer la batterie, la robustesse et privilégier les solutions sans fil et cloud.
- Abandon des capteurs infrarouges et thermiques au profit d’un pilotage IoT centralisé via HyperConnect.
- Fin de la radio FM , remplacée par des options streaming nécessitant une connexion internet.
- Élimination des caméras pop-up due à leur complexité mécanique, au manque de robustesse et à une meilleure intégration des capteurs fixes.
- Lentille liquide mise de côté en raison des coûts élevés et de contraintes techniques limitantes.
- MIUI remplacé par HyperOS, un système unifié pour synchroniser smartphones, objets connectés et véhicules électriques.
Pourquoi Xiaomi supprime-t-il le jack audio sur ses smartphones ?
La suppression du jack audio répond à des impératifs techniques tels que l’optimisation de l’espace interne pour accueillir des batteries plus grandes, améliorer la résistance à l’eau, et favoriser les technologies audio sans fil, plus en phase avec l’écosystème AIoT actuel.
Que signifie la transition de MIUI vers HyperOS ?
HyperOS est une évolution majeure qui vise à unifier les systèmes d’exploitation des smartphones Xiaomi avec ceux des objets connectés et véhicules, assurant ainsi une meilleure interopérabilité, des services plus intelligents, et une base solide pour l’IA dans l’écosystème Xiaomi.
La disparition des fonctionnalités comme la radio FM est-elle un frein pour les utilisateurs ?
Cela dépend de l’usage. Pour ceux en zones à faible couverture réseau, la radio FM était un avantage. Toutefois, l’évolution vers le streaming permet un accès à un contenu plus riche, même si cela nécessite une connexion internet.
Les anciens smartphones Xiaomi continueront-ils de fonctionner ?
Oui, mais sans mises à jour logicielles ni correctifs de sécurité à partir de la fin de leur support, ce qui peut exposer ces appareils à des risques et une incompatibilité progressive avec les nouvelles applications et systèmes.
Peut-on encore trouver des smartphones Xiaomi avec prise microSD ?
Ils existent encore dans certaines gammes d’entrée ou milieu de gamme, mais les modèles les plus récents et haut de gamme privilégient le stockage interne performant et la synchronisation cloud, abandonnant les slots microSD.

